ENTRE LES GOUTTES

Histoire

Deux personnes se rencontrent à l’issue d’ un acte violent dans la rue.

Des premiers mots tentent de s’échanger.

Iels finissent par se confier, dire ce qu’iels sont, un homme et une femme qui ont grandi dans les années 90 et qui se sont contruits avec leurs dissonances.

Quelles intimités pourront être livrées dans cette rue où nos deux inconnu.e.s se croisent; se racontent alors que rien ne les prédestinait à se rencontrer ?

L’évocation de leur passé et de leur adolescence se ponctue de moments suspendus où iels donnent libre cours à leur fantaisie.

L’histoire d’une rencontre imprévue qui fait bifurquer le quotidien. 

Et à travers elleux, d’autres voix émergent, celles d’ados ou d’adultes qui s’expriment sur ce que l’on attend d’eux. Sur ce que la vie de femme ou d’homme semble vouloir dire. À quoi aspire-t-on quand on est jeune avec la vie devant soi ? C’est quoi être à la marge, de guingois dans une société qui accepte mal les dépassements de lignes toutes tracées ? Vivre pleinement son identité, oui mais à quel prix ? Comment évolue-t-on ? Qu’est-ce qui nous pousse à ne pas attirer l’attention sur nos différences, à toujours vouloir passer entre les gouttes ?

Note d’intention

Nous souhaitons mettre en scène la rencontre de deux personnages qui vivent un événement marquant dans l’espace public. Leurs échanges sont  empreints de méfiance, de violences passées mais le côté éphémère de la situation permet aussi de transgresser des silences et d’exprimer ce qu’iels n’ont peut-être jamais pu dire ou faire.

Cette histoire, qui parle d’un homme qui n’a pas pu assumer son homosexualité à l’adolescence et  dans sa jeune vie d’adulte, souhaite aussi raconter ce qui rend les choses difficiles à vivre. Et cela résonne chez le personnage féminin. Qu’est ce qui fait que d’un coup une gamine dans un corps qui devient femme se voit sexualiser alors que c’est encore une enfant? Iels se retrouvent dans des cases, des places qu’iels ne veulent pas. Dont iels se sentent étranger.e.s.

Les protagonistes  se sont construits à partir d’une adolescence en proie à différents obstacles, aux barrières qu’ils ont eux même bâtis et dont ils se sont en partie libérés.

Qu’est-ce qui a changé, qu’est-ce qui est immuable ? Et comment faire société quand on a été mis de côté ?  

Entre chansons susurrées, poèmes révoltés et théâtre du réel, entre paillettes collées datant de la dernière fête et de sang séché de l’agression qui a suivie, entre visages qui se maquillent, entre collants filés et des éclats de vie joyeux, nous souhaitons inventer une soro-fraternité qui prend chair dans une rencontre éphémère. Nous projetons cette nouvelle création comme un frottement entre les genres, entre fiction et récit intime.

.

Antoine Amblard et Caroline Cano , 

Auteur.ice.s et metteur.euse.s en scène